Créateurs d'objets lumineux et inspirants, Goedel Vermandere et Jan Arickx sont les âmes fondatrices de Coup-de-foudre.

La beauté, le mystère et la magie sont à la base de leur travail. La réalisation d'objets lumineux en porcelaine prend du temps, le temps qu'il faut à l'artisanat pour atteindre la maturité. L'éclairage de Coup-de-Foudre semble fragile mais il est aussi très puissant. L’amour de la matière est captivant, imprévisible et requiert une finesse qu'aucun manuel ne peut décrire. Les créateurs en font ressortir une beauté inattendue, donnant naissance à une sorte de magie lumineuse. Un sentiment de libération, de fierté et d'émotion, dans la conviction d'avoir apporté la lumière et la chaleur que d'autres peuvent ressentir. Enchanté de faire votre connaissance, Goedel & Jan !


Pouvez-vous expliquer brièvement l'histoire de votre entreprise ?

Jan : Goedel approfondit ses connaissances en céramique depuis un certain temps. Elle a suivi 4 ans de formation à Bruges et participé à quelques ateliers avec des céramistes réputés. Pour sa thèse, elle a eu l'idée de modeler toutes sortes de personnages, des personnes qui émergent du sol et se déracinent pour suivre un autre chemin. Mais vous ne pouvez évoluer et vous démarquer que si vous avez un point de lumière dans votre vie. C'est alors que je me suis joint à l’aventure et que nous avons réalisé ensemble notre premier objet lumineux : « Le soleil ». Au tout début, nous avions un simple four à gaz dont il fallait surveiller la température toute la nuit pour l'amener progressivement à 1300°, donc très basique. Mais pourquoi la porcelaine ? Tout d'abord, parce que le matériau et le travail manuel ont un effet curatif, ils vous vident la tête et mettent le corps et l'esprit en harmonie, mais surtout parce que c'est un matériau naturel d'une extraordinaire transparence. Il possède une fragilité qu’aucun autre matériau ne peut atteindre. Nos objets lumineux ont souvent une touche féminine grâce à leurs formes organiques, leur transparence et leur couleur blanche. C'est un matériau vraiment fascinant. La thèse de Goedel a remporté un succès retentissant et elle a obtenu son diplôme avec brio. Un an plus tard, deux artistes de ses amis lui ont demandé de participer à une exposition. Ils ont demandé si nous voulions fabriquer des objets lumineux. Nous n'avons pas hésité longtemps. Nous nous sommes mis au travail et avons créé cinq sculptures lumineuses pour l'exposition « Fragile Grey ». Les visiteurs et la presse ont été très enthousiastes. Deux magasins de luminaires qui travaillent avec des artistes sont également venus nous voir et ont voulu présenter nos créations dans leur showroom. Nous avons hésité car aucun de nous n'avait l'intention de se concentrer uniquement sur l'éclairage. Aujourd'hui, 15 ans plus tard, nous sommes très heureux d'avoir sauté le pas.

« LE SOLEIL »

D'où vient votre connaissance du travail de l'éclairage ?

Jan : J'ai étudié l'électronique. Je jouais dans un club de handball à Courtrai et pour joindre les deux bouts, nous organisions toujours des fêtes, sans aucun capital initial. Je m'occupais de l'organisation ainsi que des podiums et de l'éclairage. C'est ainsi que j'ai appris à être créatif sans budget. En réalité, il est possible de créer beaucoup d'ambiance avec des moyens limités. C’est finalement l’éclairage qui détermine l'ambiance et cela a toujours été ma passion.

Est-ce important pour vous de créer une certaine ambiance avec la lumière ?

Jan : Oui, absolument. Notre objectif est aussi et surtout de concevoir un éclairage complet, et pas seulement un éclairage d'ambiance, mais il doit rester agréable et chaleureux. Nous ne concevons pas des éclairages ordinaires, mais bien des objets lumineux inspirants. Notre objectif est de réaliser une sculpture, quelque chose qui reste beau dans la pièce quand la lumière est éteinte. C'est pourquoi nous observons toujours l’espace, écoutons nos clients et concevons quelque chose qui s'intègre parfaitement à l'intérieur.

Goedel : En réalité, nous sommes davantage dans la catégorie de l'éclairage appliqué, je pense. C'est de l'éclairage, mais je le vois plus comme de l'art appliqué. Nous voulons toucher les gens lorsqu'ils voient nos œuvres.

« WITHOUT WORDS » AU RESTAURANT SIR KWINTEN

Avez-vous une approche déterminée pour transmettre votre identité au monde extérieur ?

Goedel : Oui, tout à fait. Beaucoup de personnes qui travaillent avec la porcelaine utilisent des moules, ce que nous faisons très peu. Nous travaillons réellement chaque objet lumineux, aussi petit soit-il, à la main, de manière très traditionnelle, pour ne pas faire deux fois la même chose. Les formes organiques me plaisent énormément ; j'aime la beauté de l'imperfection naturelle. J’ai aujourd’hui accumulé 20 ans d'expérience avec la porcelaine et, au fil des ans, on découvre des techniques par soi-même. C'est cela qui est tellement fascinant. Vous pouvez tirer de nouvelles connaissances de vos échecs.

Jan : Il s'agit en effet d'une recherche. Pour nous, le plus important est de pouvoir continuer à créer et à poursuivre notre aventure créative. La vente des objets lumineux est nécessaire, bien sûr, mais nous arrivés au point où nous voulons surtout rester uniques dans ce que nous faisons et continuer à chercher de nouveaux objets lumineux artistiques et inspirants. Ça nous donne des ailes.

Comment parvenez-vous à donner à vos clients une image visuelle de ce que vous avez en tête ?

Goedel : Nous disposons d’un espace sensoriel à Courtrai et à Bruxelles où les gens peuvent venir admirer notre éclairage. Lorsque nous travaillons sur un grand projet, il arrive que ma fille, qui est architecte, réalise les dessins. Aujourd’hui, nous avons déjà assuré l’éclairage dans de nombreux intérieurs, et avec les photos d'autres réalisations, il nous est également possible de montrer à nos clients la direction que nous voulons prendre. Les clients nous accordent en réalité une grande confiance. Lorsqu'ils voient notre produit en situation réelle, ils en tombent généralement aussitôt amoureux. C’est la combinaison du produit, d’une bonne connexion avec nos clients et de la capacité à percevoir l’espace.

« GNOMEO »

Que pensez-vous du fait de travailler ensemble en tant que mari et femme dans votre entreprise ?

Jan : En fait, ça se passe très bien. Chacun a son propre atelier. C’est un peu chacun pour soi. Goedel est vraiment l’experte en porcelaine. J’en sais aussi beaucoup, mais Goedel a l’amour et la passion de la matière. Si Goedel travaille sur quelque chose de nouveau, je verrai assez vite si c’est techniquement faisable. Ensuite, nous discutons ensemble de la conception, et je m’occupe alors du développement technique. En fait, nous sommes une super bonne équipe.

Goedel, avez-vous des sources d’inspiration qui vous aident à créer vos projets ?

Goedel : La porcelaine n’est pas un matériau simple : elle se rétracte et se déforme pendant le processus de cuisson. La porcelaine a aussi une mémoire. Elle nécessite certainement des connaissances techniques. La recherche est sans fin. Vous repoussez encore et encore vos limites et vous ouvrez ainsi de nouvelles perspectives. Nous ne recherchons pas vraiment la lumière mais nous sommes tous deux passionnés d’art, ce qui nous inspire. La nature continue de nous fasciner également, et nous reflétons les formes et structures organiques naturelles dans notre éclairage. Je trouve cela incroyablement fascinant. Je suis vraiment heureuse dans mon atelier. Mon rêve est devenu réalité. Vivre de l’art et faire de l’art toute sa vie.

« LA NEIGE »

« LE SILENCE »

Goedel, avez-vous parfois l’impression que ce processus créatif peut être inhibé ?

Goedel : Après notre première exposition, j’étais un peu inquiète à l’idée que nous ne pourrions plus jamais créer des modèles aussi uniques, mais maintenant que 20 ans se sont écoulés, je découvre avec bonheur que tout est possible. Mon professeur de céramique m’a dit un jour « personne ici n’a des idées comme les tiennes », alors que j’en savais si peu sur le plan technique à l’époque. C’était le plus beau compliment que je pouvais recevoir. J’y repense souvent.

Y a-t-il un objet qui vous tient plus à cœur, pas votre coup de foudre, mais votre coup de cœur ?

Goedel : C’est très difficile à dire car tout évolue. Parfois, on se dit : « Wouaw, c’est l’objet le plus beau et le plus original », puis on conçoit quelque chose de nouveau… Au fil des ans, cela change. Je dois dire que je continue à penser que l’une de nos premières créations, « La Vierge », est un très bel objet lumineux.

Jan : Pour parvenir à créer le design « Mozart », il a fallu deux ans de recherche, d’essais et d’erreurs. La recherche était fascinante, il faut apprendre de ses erreurs et trouver la force et le courage de recommencer. Encore et encore. Les portes s’ouvrent en cours de route, ce processus vous fait découvrir d’autres possibilités.

Goedel : Oui, il y a toujours des limites, mais ce sont justement les défis et je les aime.


    « LA VIERGE »

« MOZART »

Pour en revenir à votre marque coup-de-foudre, s’agissait-il d’un coup de foudre avec la porcelaine ?

Jan : Oui, c’était un coup de foudre avec la porcelaine, mais au final, le nom a été choisi par nos deux premiers clients. En regardant notre travail, ils ont dit tous les deux qu’ils avaient un « coup de foudre ».

Avez-vous principalement des clients belges ou également quelques clients internationaux ?

Goedel : Nous travaillons depuis quelque temps avec un cabinet d’architectes à Dubaï, pour lequel nous avons pu réaliser de beaux projets, mais on retrouve déjà notre éclairage un peu partout.

Jan : Oui, en Californie, en Indonésie, à Londres, à Paris, etc. Nous sommes également allés à Bordeaux, chez le propriétaire d’Alibaba, Jack Ma. Il a rénové un magnifique château viticole là-bas, le Château de Sours à Saint-Quentin-de-Baron, vraiment incroyablement beau, et nous avons eu le privilège de pouvoir orner la salle de dégustation et la tour du château de nos éclairages.

« VENUS »

Avant de lancer Coup-de-Foudre, aviez-vous un autre emploi et vous êtes-vous dit à un moment donné, maintenant on y va ?

Goedel : J’étais enseignante en maternelle, mais je voulais vraiment prendre une autre direction. J’ai la créativité dans le sang, je viens également d’une famille créative. En plus de mon travail, j’ai suivi des cours de stylisme, obtenu mon diplôme de fleuriste et de bijoutier-orfèvre et, bien sûr, j’ai également suivi une formation en céramique. Jan continue à travailler à plein temps comme chef de gare à la SNCB, où il s’occupe de la planification à long terme du matériel roulant pour le transport de passagers. Quelque chose de complètement différent en fait, mais facile à combiner. Nous avons créé notre entreprise petit à petit, étape par étape. Nous sommes très heureux d’avoir fait cela ensemble et de ne pas dépendre des autres. J’avais l’avantage d’être nommée, ce qui m’a permis d’essayer pendant cinq ans et de pouvoir encore revenir si nécessaire. Vous avez donc plus de sécurité qu’une personne qui aurait dû démissionner dans le secteur privé. Les premières années n’ont pas été faciles financièrement. C’était difficile, mais nous avons continué à y croire.

Pouvez-vous donner quelques conseils aux jeunes débutants parmi nos membres et lecteurs ?

Jan : N’abandonnez jamais votre rêve, persévérez. Peu importe la difficulté, allez-y, ne réfléchissez pas trop et osez vous lancer.

Goedel : Et puis, croyez en votre produit, je pense. Nous nous sommes profilés dès le départ vers le bon groupe cible. C’est très important. Si vous croyez en ce que vous faites et créez quelque chose d’unique, vous devez également oser demander le bon prix. Il faut fixer le bon prix pour pouvoir aller de l’avant, acheter de nouveaux matériaux pour pouvoir continuer. La recherche de cet équilibre est une véritable quête.

« LES ENFANTS DU SOLEIL »

« BOUQUET DE ROSES »

Que ne referiez-vous plus aujourd’hui ?

Goedel : Nous avons travaillé pour une société d’éclairage qui employait des artistes et nous y sommes restés beaucoup trop longtemps. Au début, tout s’est très bien passé et ça nous a positionnés sur le bon marché. Nous y avons aussi beaucoup appris, mais cela a limité notre créativité. Ils attendaient en fait que nous créions à chaque fois une série, une famille de lumières. Mais la créativité, ça ne marche pas comme ça. Lorsque nous avons finalement décidé de partir, nous avons réalisé que nous avions tellement plus à offrir. Ce fut le début d’une période passionnante où nous avons retrouvé la liberté de suivre notre cœur.

De qui ou de quoi vous avez le plus appris ?

Goedel : En bougeant, en sortant et en regardant autour de nous. Aussi à travers l’art et en écoutant les artistes, parce qu’ils ont tant de choses à raconter. J’aime aussi quand les gens commentent notre travail, qu’ils soient positifs ou négatifs, cela nous fait penser, réfléchir…

Jan : Les critiques peuvent être très justifiées. La question est de savoir le reconnaître. Il peut être instructif d’apprendre que vous êtes complètement à côté de la plaque, mais vous devez être capable de l’accepter. Cela vous pousse à chercher une autre et meilleure façon de faire. Tout évolue. Nous évoluons également et continuons à réfléchir. Cette auto-réflexion est très importante. Cela reste une quête éternelle.

« TWICE »

Qu’est-ce que vous aimeriez encore réaliser dans votre parcours ?

Jan : Accrocher une installation spectaculaire quelque part, par exemple dans un lieu public ou dans un musée, pour que tout le monde puisse en profiter. Mettre vraiment le paquet et réaliser quelque chose de magnifique ou fournir un éclairage artificiel de scène pour un spectacle de danse.

Y a-t-il une personne ou un artiste en particulier avec lequel vous aimeriez travailler ?

Goedel : Nous avions déjà pensé travailler avec Lydie Arickx, une artiste française, et avec Filip Arickx de la marque de vêtements A. F. Vandevorst. Une exposition avec des artistes dénommés « Arickx » ou une exposition d’artistes intitulée « Vermandere ». Nous avons pensé à Willem Vermandere et Peter Vermandere. Mais nous n’avons encore jamais fait le pas pour concrétiser.

« LA PERLE BLANCHE »

Quelle caractéristique admirez-vous le plus chez l’autre, Goedel et Jan ?

Jan : Son incroyable créativité !

Goedel : Le dynamisme de Jan et aussi son audace. C’est son audace qui nous a entraînés dans cette aventure ; lorsqu’il se lance dans quelque chose, il y va à fond.

En tout cas, cela démontre la belle combinaison qui existe entre vous deux et cela se traduit aussi par de beaux produits. Votre histoire était très intéressante et inspirante. Je tiens à vous remercier encore et à vous souhaiter bonne chance dans la poursuite de vos rêves.

Vous trouverez toutes les informations sur Coup-de-Foudre ici : www.coup-de-foudre.be

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